Après une séance d’ostéopathie

« Hydratez vous et reposez vous » est la phrase magique contre laquelle mes professeurs se sont battus en clinique et contre laquelle je me bats au quotidien. Nous allons voir dans cet article pourquoi je ne suis pas partisan de ce conseil général de fin de séance.

Décortiquons la présente phrase, « Hydratez vous ». Même si certaines personnes ne s’hydratent pas correctement, si quelqu’un boit (ou absorbe par le biais des aliments) déjà suffisamment d’eau pour son train de vie, boire plus n’est forcément bon. De plus, une bonne hydratation passe par de petites quantités tout au long de la journée. Un litre d’eau en fin de journée car « j’ai oublié de boire aujourd’hui » n’est pas bon pour le corps.

« Reposez vous », quelle est la définition du repos ? Elle est variable suivant les individus. Cela va du lit-téléphone/canapé-télé, à la personne qui au lieu de transporter des sacs de mortier va considérer que monter 5 meubles est du repos. Dire à un sportif de haut niveau « restez dans le canapé pendant deux jours » est une hérésie, il va bouillonner et son sport va lui manquer, même à minima. Le repos dans ce contexte est souvent synonyme d’éviction de gros efforts, cela ne veut pas dire rester dans un fauteuil. C’est pour cela que je discute avec vous pour connaitre votre rythme de vie/habitudes afin que l’on soit sur la même longueur d’onde, et vous donner des conseils adaptés.

Un conseil général est-il bénéfique pour tout le monde ? Présenté comme ça, vous vous doutez bien que ce n’est pas le cas.

Comme évoqué précédemment vos habitudes ont déjà un impact en soit, une rupture de rythme trop brutale peut mettre les nerfs ainsi que le corps à l’épreuve (exemple : pas de vacances pendant 9 mois, et du jour au lendemain : levé 9h au lieux de 6h, sans personne pour vous mettre la pressions à travers une liste d’objectifs pour la journée…) c’est d’ailleurs dans ces premiers jours qu’en général les maux du corps se remettent à flamber.

La deuxième composante à prendre en compte est votre état de santé avec la nature du traitement ostéopathique. Un traitement en bordure de stade lors d’une compétition sportive ou un traitement pour des problèmes légers et principalement musculo-squelettique (et en l’absence de lésions) ne nécessitent généralement pas de « mise à l’arrêt ». Au contraire le mouvement (pas extrême, c’est à dire pas de marathon), permettra au corps de finir de se réajuster et de reprendre de bonnes habitudes de postures, de marche, bref de mouvement. Un traitement de fond avec du crânien, du viscéral, beaucoup de fascia aura tendance à vous épuiser, car là c’est le corps qui va faire une grosse partie des corrections et ça va lui couter de l’énergie, d’où « le coup de pompe de fin de séance ». Cependant, après un repos que vous sentirez nécessaire, une petite marche (10-15 min) dans un environnement oxygéné (en pleine nature) peut aider le corps, sans oublier le fait de manger lentement et en quantités raisonnables.

Dans tout les cas, l’écoute de votre corps reste la priorité. Le retour au mouvement adapté à vos besoins participe au drainage, au ré-équilibrage du corps et à combattre la peur de la douleur/blocage que l’on a eu suite à la dysfonction. Par exemple la peur de la marche car il y avait une douleur à la cheville. Une peur de la douleur peut facilement garder le corps dans ses habitudes de compensation vous amenant à plus ou moins long terme à re-consulter pour le même motif.

Afin d’assurer une pérennité du traitement, je ne manque pas d’indiquer les gestes/habitudes à faire attention afin d’éviter à nouveau ces dysfonctions et/ou des exercices à faire pour renforcer le traitement qui vient d’être effectué. Le corps étant un tout il peut arriver que je renvoie vers d’autres disciplines.